Diagne Chanel

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Les gisantes
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Moi Requin

Les Gisantes • Une femme sera maîtresse au musée du Petit palais, Diagne Chanel présentera quatre sculptures en bronze représentant des gisantes modernes, symboles des victimes du conflit soudanais.

Une saison au Sud Soudan

UNE SAISON AU SUD SOUDAN

Extrait de l’article de la directrice du Musée du Petit Palais en Avignon.

À Avignon, comme ailleurs, seuls les princes pouvaient assurer ainsi la perpétuation du souvenir de leur vie terrestre à travers leur dernière demeure. Les autres, moins fortunés ou très humbles, devaient se contenter de sépultures plus modestes. Les gisants de pierre des tombeaux français du Moyen Age sont les sépultures des personnes fortunées qui seules purent perpétuer leur image. Pour l’éternité, ils demeurent ainsi, solennels, grandiloquents, en cet instant suspendu où, de la vie, ils basculent dans la mort.

La cour intérieure du Petit Palais abrite aujourd’hui des gisants d’un autre genre : des femmes, quatre, jeunes, trop jeunes, aux formes puissantes de bronze coloré.Toutes quatre gisent, figées dans un sommeil éternel. Le bronze défie le temps.

Diagne Chanel, loin d’Avignon et de l’automne du Moyen Age, a représenté un événement dramatique de l’histoire du continent africain, Une Saison au Sud Soudan. Les quatre gisantes témoignent d’un conflit dont, vivantes jeunes filles, elles furent victimes. Victimes anonymes, gisantes muettes mais si éloquentes, elles rappellent avec obstination leurs vies brisées par d’incompréhensibles et irreprésentables violences. Comme le cardinal Lagrange, elles gisent ainsi pour l’éternité, sans qu’on leur ait accordé la grâce de profiter des promesses de leurs jeunes vies, ni même celle de se préparer, à la toute fin, à une bonne mort.

Le Musée du Petit Palais cette année accueille un puissant écho du fracas de la guerre civile au Soudan du Sud. Les corps des gisantes témoignent des dizaines de milliers de morts fait par ce conflit depuis 2013.

Depuis près de vingt ans, Diagne Chanel créé une œuvre politique, dénonçant le génocide ethnique du Sud Soudan et le drame des innombrables soudanais, déplacés dans leur pays ou exilés.

Cette année, le Musée du Petit Palais montre un nouvel irreprésentable, celui de la violence, absurde, figée pour l’éternité.

Dominique Vingtain. 2017

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Bebé Dinka

Expositions

2017 Musée du Petit Palais /Avignon

 Fondation Blachère

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